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La grande histoire du domaine de Pignerolle

  • 1776

     

    C’est en 1776 que Marcel Avril de Pignerolle, Grand Ecuyer du roi Louis XVI, commande à Michel Bardoul de la Bigotière, architecte angevin la construction du château de Pignerolle. De style néoclassique, réplique du Petit Trianon de Versailles, sa facade ouest, prostyle, est ornée de bas-relief représentant les arts libéraux : au centre Apollon se tient avec sa lyre et sa cithare ; à sa droite, une vestale tient compagnie à un angelot qui tient en ses mains un compas et un fil à plomb qui s’il, sont des éléments nécessaires à l’architecte, sont également la marque de la franc maçonnerie ; à sa gauche, trône Aphrodite qu’un angelot couronne de laurier. D’autres bâtiments seront également construits : des écuries, un chenil ou encore un pigeonnier.

  • Sous la Restauration

    Lors de la Restauration (1814-1830), le château de Pignerolle, devient la résidence des maires de Saint-Barthélemy-d’Anjou. Se succèdent ainsi Aimé Durocher et Pierre-Antoine Blancler. C’est à ce dernier que l’on doit les pavillons situés à l’entrée ouest ainsi que l’Orangerie située derrière le château.
    Après le décès de Blancler, le domaine est vendu à des familles nobles. Le dernier propriétaire est Joseph Couderc de Saint-Chamant, maire de Saint-Barthélemy-d’Anjou de 1909 à 1930.

     

    Sous la Restauration

  • 1er septembre 1939

     

    L’Allemagne envahit la Pologne. Face à cette agression, les puissances mondiales s’allient pour combattre ensemble l’ennemi commun : l’Allemagne nazie.

  • 2 septembre 1939

    A Pignerolle est recréé le 125e régiment d’infanterie (dissous en 1918) : son PC et son état-major s’installent dans le château. Les hommes rejoignent les combats dans les Ardennes belges (Walcourt) où ce régiment est quasiment décimé.

     

    2 septembre 1939

  • Octobre 1939

     

    C’est la réquisition du château de Pignerolle. Joseph Couderc de Saint-Chamant, qui en était encore l’occupant, est sommé de déménager par l’Etat Français afin que puisse s’installer la présidence polonaise alors que la seconde Guerre mondiale plonge une seconde fois ce qui sera après-guerre l’Europe, dans l’horreur et le sang.

  • 2 décembre 1939

    Arrivée en gare de Trélazé par le train de 14h42, du Président de la Pologne nouvellement nommé, Wasdyslaw Raczkiewicz. Il est accueilli par le maire Louis Lipreau. Il établit au château de Pignerolle le nécessaire pour lui permettre de diriger les troupes et l’administration polonaises en exil en compagnie de son premier ministre le général Wladyslas Sikorski. Angers et Saint-Barthélemy-d’Anjou deviennent alors la « capitale » de la Pologne. C’est au sein du château que le président Raczkiewicz reçoit la même année l’ambassadeur des Etats-Unis.

     

    2 décembre 1939

  • 14 juin 1940

     

    Les autorités polonaises quittent Pignerolle pour rejoindre Saint-Jean-de-Luz d’où elles rejoindront ensuite Londres par la mer.

  • 8 juillet 1940

    Les troupes allemandes marchent sur Pignerolle et l’occupent.

     

    8 juillet 1940

  • 1942 - 1943

     

    A la suite des bombardements alliés de Lorient le 15 mars 1942 et de l’Opération Chariot à Saint-Nazaire le 28 mars de la même année, l’ordre est donné par Hitler de déplacer à Paris le Befehlshaber der Unterseeboote (BdU). Karl Donitz, qui était alors amiral, souhaite cependant que ce BdU soit plus proche des cotes. C’est ainsi qu’à partir du 15 mai 1942, l’Organisation Todt commence la construction d’un camp dans le domaine de Pignerolle. Pas moins de 10 bunkers y sont construits (un onzième est construit à l’entrée ouest de la commune) ainsi qu’une trentaine de baraquements pour abriter la troupe. D’autres bâtiments servant au confort du quotidien sont également édifiés. Les travaux durent de mai 1942 à mars 1943. Néanmoins, la situation évoluant considérablement entre 1942 et 1943, il est décidé par les autorités allemandes que les bâtiments construits à Pignerolle n’abriteraient non plus le BdU mais le Führer der Unterseeboote West (FdU) commandé par Hans Rudolf Rosing. Les missions de ce nouveau centre d’état major sont multiples : régir les règles d’ouverture et de la fermeture des portes des ports et assurer la gestion d’intendance pour les bases d’accueil des submersibles (U-Boote). Depuis Pignerolle, la Kriegsmarine commande également pas moins de huit Unterseeboote Flottillen dont deux sont basées à Brest, deux à Lorient, deux à Saint-Nazaire, une à La Rochelle et une à Bordeaux.

  • 9 août 1944

    Face à l’arrivée des troupes américaines, les troupes allemandes quittent précipitamment les lieux le laissant non sans dégat.

     

    9 août 1944

  • Août 1944

     

    Monsieur Delphin Robin, receveur buraliste à Saint-Barthélemy-d’Anjou et conseiller municipal, va au devant des troupes américaines pour leur indiquer de ne pas pilonner le domaine de Pignerolle leur indiquant que les allemands avaient quitté les lieux. Les américains ne pilonneront pas Pignerolle mais demanderont à Delphin Robin de les conduire à Pignerolle.

  • Hiver 1944

    Le château de Pignerolle héberge des troupes nord-américaines.

     

    Hiver 1944

  • 1er avril 1945 - 6 juin 1945

     

    Les baraquements construits par l’armée allemandes permettent de cantonner des ressortissants soviétiques, très certainement faits prisonniers du fait de leur intégration à l’armée allemande durant la guerre.

  • 7 juin 1945 - 29 octobre 1945

    Le château héberge des ressortissants hollandais que des documents identifient comme « Juifs Hollandais ».

     

    7 juin 1945 - 29 octobre 1945

  • 1946

     

    Faisant suite à un arrêt d’Auguste Allonneau, maire d’Angers, en date du 3 janvier 1946, la trentaine de baraquements construits par l’Occupant est réutilisée par la ville d’Angers pour y reloger la population sinistrée par les bombardements alliés de 1944 ainsi que pour les familles qui nécessitent d’être relogées. Cette citée qui accueillit pas moins de 1000 angevins,

  • 1964

    Les baraquements et la citée sont détruits pour des raisons d’insalubrité et pour les besoins de l’Armée de Terre Française

     

    1964

  • Durant la Guerre Froide

     

    Parallèlement, après-guerre le parc est scindé en deux parties : l’une civile et l’autre militaire. En raison de la Guerre Froide qui terrorise le monde, l’Etat-Français recherche un abri antiatomique pour le président De Gaulle. Pierre Messmer, ancien résistant et ministre des Armées, engage la transformation du bunker dit amiral. Les travaux ne seront jamais achevés, les autorités ayant remarqué l’insuffisante résistance du bâtiment aux armes nucléaires. Par ailleurs, certaines coupures de la presse quotidienne régionale mentionnent l’hypothèse que ce bunker aurait pu servir à protéger des oeuvres du Louvre en cas de conflit nucléaire.

  • 1er février 1961

    Le château de Pignerolle est classé Monument historique.

     

    1er février 1961

  • 1969

     

    Le domaine est en partie racheté par le district angevin.

  • 1970

    Le parc ouvre au public à l’exception de la zone classée « Protection civile » qui est réintégrée au domaine à la fin des années 1990

     

    1970

  • 1er mai 1992

     

    Le château de Pignerolle accueille le Musée Européen de la Communication à l’initiative de Jean Monnier et de Guy Biraud. Il ferme en 2015.

  • 2010

    Création de l’Association du Mémorial des bunkers de Pignerolle qui valorise et partage au plus grand nombre l’Histoire du domaine de Pignerolle et ouvre à la visite grand public les bunkers qu’il abrite.

     

    2010

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Le château de Pignerolle, l'Orangerie et le bunker amiral du parc de Pignerolle à Saint-Barthélemy-d'Anjou valorisé par le Mémorial des bunkers de Pignerolle

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