Angers et les bombardements alliés de la Libération
Le premier bombardement dans la nuit du 28 au 29 mai 1944, mais aussi le plus dévastateur, lancé par les Alliés lors de la libération est anglais . A 18H37, répartis sur neufs bases d’Angleterre , 134 Lancasters et 8 Mosquitos avec près de 500 tonnes de bombes décollent avec pour mission Saint-Martin-de-Varreville , la bifurcation S.N.C.F. du Grand Verdret, Angers et Berlin.
La ville d’Angers constitue, pour les alliés, une cible stratégique car c’est tout d’abord la capitale du Grand-Ouest avec autorité, comme vu plus haut, sur dix-sept départements.
La capitale de l’Anjou est atteinte à 23h50 et le bombardement dura quarante minutes. Un seul avion s’éloigne de la formation sans raison apparente et est abattu par la Flack au-dessus de Nantes.
Plus de 472 tonnes de bombe, lâchées entre 2 400 et 3 000 mètres, tombent sur la préfecture angevine. Beaucoup de dégâts matériels et humains sont à déplorer, à commencer par la gare Saint-Laud qui est détruite par des bombes incendiaires lancées en piqué afin que ce soit plus précis. Le quartier de la gare est, lui aussi, détruit entièrement. La Caserne de gendarmerie place Freppel et celle des pompiers rue Jules-Dauban sont détruites également. Le quartier Saint-Joseph, la rue des Arènes ainsi que le pensionnat de la Sagesse à moins de cent mètres de la Cathédrale sont bombardés. L’École Municipale d’Enseignement Primaire Supérieur de l’actuelle place de l’académie disparait.
Les alertes étaient tellement fréquentes que beaucoup d’angevins ne prenaient plus la peine de descendre dans les abris. Celle de la nuit du 28 au 29 mai n’est qu’une de plus et pour les habitants, la ville n’est pas considérée comme une cible stratégique.
Le bilan humain et matériel de cette nuit de la Pentecôte est fixé le 5 juin 1944 :
• 234 morts ;
• Plus de 210 blessés ;
• 300 habitations détruites entièrement ;
• 500 partiellement et 6 819 sinistrés.
Les 8 et 17 juin 1944
Ce 8 juin à 7H45, des forteresses volantes s’en prennent au quartier de la Maître-Ecole, Le quartier voisin de Saint-Antoine est le plus touché :
• 21 morts ;
• 39 blessés ;
• 635 sinistrés.
Le samedi 17 juin de 20H23 à 23H30, le terrain d’aviation d’Avrillé et les 4 châteaux d’eau tout proche sont la cible d’une nouvelle attaque aérienne. Les quartiers Saint-Lazare et Lionnaise en supporte principalement les conséquences :
• 60 morts ;
• 91 blessés ;
• 499 sinistrés.
Citons encore une nouvelle attaque aérienne sur la gare Saint-Serge :
• 10 morts ;
• 10 blessés.
En vingt jours, les bombardements alliés provoquent :
• 325 morts ;
• Plus des 350 blessés ;
• Et près de 8 000 sinistrés.
Le cirque-théâtre, situé place Molière est un lieu de deuil puisqu’il est utilisé comme morgue suite aux bombardements.
Il avait accueilli en 1941 Jacques Doriot pour une conférence et sera utilisé par les nazis pour parquer les juifs avant d’être déportés. Cette salle de spectacle, érigé en 1866 et qui pouvait accueillir jusqu’à deux-mille personnes est détruite en 1962.