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La Bataille de l’Atlantique

Par Alain Benoist – Administrateur du Mémorial des bunkers de Pignerolle

La bataille sous-marine de l’Atlantique

Après l’occupation du Benelux, du Danemark et de la France en juin 1940, le seul pays encore en guerre contre l’Allemagne reste la Grande-Bretagne. Mais seule, elle ne peut pas tenir longtemps tête aux forces allemandes. L’économie britannique ne peut survivre qu’en comptant sur des approvisionnements par voie maritime. Déjà à la fin du XIXème siècle, la Grande Bretagne importait de ses colonies près des trois-quarts de ses besoins en denrées diverses. En 1939, pour affaiblir le Royaume-Uni, les Allemands veulent ralentir suffisamment le flot d’approvisionnement dirigé vers les ports britanniques. Pour cela, le meilleur moyen, selon eux, est de couler davantage de capacité de transport que l’adversaire n’est capable d’en construire. Les submersibles allemands sortent fréquemment et s’en prennent très souvent aux navires faisant route en solitaire ou attardés. Ils se jettent dessus et procèdent seuls à des attaques.

Le Commonwealth, hormis le Canada, ne pouvant plus approvisionner la Grande-Bretagne, Winston Churchill se tourne donc vers Franklin Delano Roosevelt[1] pour la première fois qu’ils sont élus. Ils y signent mi-août 1941 la Charte de l’Atlantique[2].

En général, un convoi participant à la Bataille de l’Atlantique se compose de vingt à quarante navires organisés en sept à dix colonnes de quatre à cinq bateaux. Pour éviter les collisions par mer forte ou dans d’épais brouillards, les navires de chaque colonne font route l’un derrière l’autre séparés par des intervalles d’entre quatre à six-cent mètres et les colonnes elles-mêmes respectent un espacement une distante de trois ou quatre encablures[3]. Ainsi un convoi de quarante cargos remplit un rectangle d’océan de huit kilomètres de largeur sur cinq de longueur, soit une superficie de quarante kilomètres carrés.

Les distances à parcourir sont de 4 000 kilomètres en partant d’Halifax et de 4 900 kilomètres de New York pour arriver à Liverpool pour une durée de navigation de quatorze à dix-neuf jours de mer.

Jusqu’à l’été 1940, les U-boote participant à la Bataille de l’Atlantique partaient en opération depuis les ports allemands de Kiel[4] et de Wihelmshaven[5], ce qui demande de contourner les iles britanniques par le nord, un long détour pour atteindre l’Atlantique, et qui représentait 450 miles nautiques[6] environ une semaine de mer, généralement en plongée, sans parler de la Méditerranée. Au début du conflit, la totalité des unités navales sous-marine et de surface de la Kriegsmarine est sous le commandement du Großadmiral Erich Reader qui est donc, à ce moment là, le supérieur hiérarchique de Karl Dönitz. Elles sont positionnées dans les ports des fjords norvégiens. Grâce à l’occupation allemande du Nord et de l’Ouest de la France, suite à l’armistice signé le 22 juin 1940, l’État-major de la Kriegsmarine à accès aux côtes françaises directement sur l’Océan et s’empresse de construire cinq bases sous-marines : Brest, Lorient, St Nazaire, La Rochelle/La Pallice et Bordeaux, pour abriter ses U-Boote et une sixième à Marseille, fin 1942, suite à l’opération Torch[7]. Les U-Boote vont pouvoir ainsi accentuer beaucoup plus rapidement leurs capacités opérationnelles. Le Großadmiral compte à la fois sur sa flotte sous-marine mais aussi sur ses unités de surface.

Jusqu’en septembre 1940, les U-Boote engagés dans la Bataille de l’Atlantique coulent une quarantaine de navires chaque mois pour une perte de seulement six submersibles. Les commandants de submersible appelleront plus tard cette période « die glückliche zeiten[8] ».

Bien que l’opinion américaine ne soit pas encore prête à faire une guerre en Europe, le président américain livre cinquante destroyers aux anglais et des convois de cargos sont organisés au départ de New York, aux Etats-Unis et d’Halifax, capitale de la province canadienne de Nouvelle-Écosse, pour soutenir l’effort de guerre britannique en lui livrant des vivres, du carburant, des matières premières, des armes et des munitions.

A Washington, la situation est clairement évaluée par le président américain. Il comprend que si l’empire britannique s’effondre, Hitler, maître de l’Europe, choisirait les Etats-Unis d’Amérique comme prochaine cible.

En 1941, le président américain débute des livraisons en s’entendant avec le premier ministre britanniquepour protéger les convois avec des navires de guerre américains, assouplissant, ainsi, la neutralité de son pays. L’objectif des Américains est non seulement de venir en aide directement à la Grande-Bretagne mais aussi de créer un deuxième front sur les arrières allemands en aidant les Soviétiques. Ainsi de très nombreux convois participant à la Bataille de l’Atlantique transitant à travers l’Atlantique, parviennent par la mer du Groenland jusqu’à celle de Barents et aux ports russes de Mourmansk.

Hitler, conscient du danger présenté par ces convois transatlantiques menaçants décide d’engager des batailles navales contre eux et leurs escortes. Sa volonté sera, ce que la propagande appelle Belagerung von England[9]. Suivant, en partie, l’avis de Karl Dönitz, ces U-Boote doivent étrangler et vaincre le dernier adversaire en Europe de l’Ouest.

Officiers sur la passerelle d'un destroyer, qui escorte un grand convoi de navires, surveillent attentivement les sous-marins ennemis qui attaquent pendant la bataille de l'Atlantique.

Officiers sur la passerelle d’un destroyer, qui escorte un grand convoi de navires, surveillant attentivement les sous-marins ennemis qui attaquent pendant la Bataille de l’Atlantique. (Octobre 1941)

Rudeltaktik ou Gruppentaktik : des tactiques de combat de la Bataille de l’Atlantique

Cette tactique militaire se réfère à l’attaque en meute des loups gris[10] contre les convois Alliés au cours de la Bataille de l’Atlantique.

Dans ses Mémoires, Karl Dönitz écrit après la guerre : « La tactique de l’attaque en meute jaillit brutalement de mon cerveau à l’occasion de ma prise de commandement[11] ». Elle fera les beaux jours de la U-bootwaffe jusqu’en 1942.

Le principe de la Rudeltaktik est d’établir des lignes de U-boote en travers des routes présumées ou observées des convois. Avec un espacement d’environ vingt miles nautiques[12] entre ces submersibles. Le convoi a, en théorie, peu de chance d’échapper à la détection. Lorsqu’il est repéré, il est pris en filature. Le U-boot qui l’a repéré prévient par radio, en utilisant le système de cryptage Enigma, le BdU[13] à terre en précisant la position, le cap et la vitesse du convoi. La communication était donc primordiale et le cryptage des messages essentiels. Le BdU dirige alors les autres U-Boote vers le convoi afin de l’intercepter. Synchronisés de telle manière, ils peuvent converger pour une attaque dans la nuit. En rejoignant à plusieurs le convoi à vitesse maximum, la position exacte fournie pour attaquer. Une fois regroupés, les submersibles attaquent le convoi sous plusieurs angles.

Environ 250 de ces groupes ont été formés au cours de la guerre, certains ne durant que quelques jours et d’autres jusqu’à quelques mois. Le nombre de sous-marins dans chaque groupe variait de 3 à 4 pour environ 30 U-Boote dans les plus grands groupes.

Même seul dans son secteur de patrouille, un U-boot est en liaison radio quasi quotidienne avec son État-major, voire avec d’autres membres de sa meute. Le point faible de la Rudeltaktik réside dans ses communications radios. Chacune d’entre elles est susceptible d’être repérée et la position de l’émetteur d’être localisée par triangulation. Mais, malgré cela et ses interrogations, la doctrine de Karl Dönitz impose que le U-Boot qui découvre le convoi envoie aussitôt un message, puis un toutes les heures.

Dans les premiers mois de la Bataille de l’Atlantique, les U-boote chassent beaucoup les nombreux bâtiments faisant route isolément. L’absence d’escorte leur permet dans un premier temps de les approcher et de les torpiller voire de les couler au canon présent sur le pont[14]. En général, les U-boote attaquent de nuit et en surface. A partir de 1942, le système de convoi[15] est donc mis en place par les alliés avec pour les protéger la présence d’escorteurs armés de canons et de grenades sous-marines. Maintenant, il s’agit pour les U-Boote de s’infiltrer en plongée au milieu même de celui-ci pour torpiller les bâtiments les plus imposants placés au centre de la formation. Au cours de la Bataille de l’Atlantique, l’attaque des U-boote en plongée devient la norme. Le pourcentage de U-Boote n’ayant pas obtenu de résultat s’élèverai à plus de 70%.

1943 : Le début de la fin en mer pour les troupes de la Kriegsmarine participant à la Bataille de l’Atlantique

Les vingt premiers jours de 1943 sont particulièrement terribles pour les Alliés qui voient disparaître 97 bâtiments. Mais avril ne sera pas aussi fructueux pour la BdU et durant cette période les submersibles allemands coulent moitié moins de tonnage que les mois précédents alors même que les pertes de U-Boote continuent d’être très élevées. Entre mai et août, alors que le tonnage détruit chute, les alliés ne décomptent de leurs listings que neuf bâtiments de commerce quand le BdU raye de ses tableaux d’effectif vingt-cinq submersibles. Karl Dönitz comprend que les attaques en meute ne sont plus applicables dans l’Atlantique Nord. Il se résout alors à l’inévitable : de chasseurs devenus gibiers, les U-Boote sont retirés de l’Atlantique-Nord.

Les progrès des analystes britanniques

En 1943, Karl Dönitz devient Großadmiral et ObdM[16] et c’est également à partir de 1943 que les analystes britanniques, font les plus gros progrès dans le déchiffrage des messages cryptés par la Kriegsmarine grâce à la Machine Enigma. Ces effort de déchiffrage permettront l’écoute et l’espionnage des communications allemandes.

Accroissement de la construction navale alliée

De tous les efforts militaires des forces alliées, c’est ce qui s’avéra la clef de tout car, à la fin 1942, en particulier les Américains, ils sont en mesure de lancer de nouveaux cargos plus vite que les U-Boote ne réussissent à en couler. Ainsi Karl Dönitz ne réussira jamais à briser les lignes d’approvisionnement alliées.

Cet objectif titanesque américain sera atteint grâce à la standardisation. Les navires sont standardisés suivant un modèle en vigueur sur le plan national de sorte qu’ils puissent être assemblés comme Henry Ford construisait ses voitures, en production de masse.

Le renforcement notoire des convois de la Bataille de l’Atlantique

Les Escorts groups appelés Hunter-Killers[17] composés de porte-avions entrent en service avec des chasseurs, de même des escorteurs, accompagnent désormais systématiquement les convois.

Disposant d’une vue très efficace dans les airs, les avions ont quatre heures d’autonomie pour survoler les parages autour des convois. Suite aux nouveaux radars installés sur les avions et les escorteurs anglais, tous les appareils défensifs des U-Boote s’avèrent obsolètes. Les attaques des avions et des escorteurs se multiplient dans le golfe de Gascogne. Les subites attaques nocturnes des avions ne sont plus repérées par les U-Boote.

Entre septembre et décembre 1943, soixante-douze convois, totalisant 2 218 navires arrivent à bon port sans la moindre perte.

Les progrès sur les appareils de détection des forces alliées participant à la Bataille de l’Atlantique

Dès 1943, les britanniques ont maintenant parfaitement mis au point le radar capable de détecter un submersible ennemi en surface même de nuit et/ou par temps bouché.  Les forces alliées embarquent dans les avions ou sur les bateaux chargés de protéger les convois des radars centimétriques, permettant de détecter un bâtiment ennemi sans même le voir.  Associé à l’Asdic[18] pour une détection sous l’eau, le repérage en surface par ce radar prive le submersible de sa qualité principale : son invisibilité. Les perfectionnements apportés à la lutte anti-sous-marine par les Alliés font que la partie la plus importante[19] des 648 U-Boote envoyés par le fond intervient à partir de 1943.

La radiogoniométrie

Les navires d’escorte britanniques sont équipés à partir de 1942 d’appareils compacts de radiogoniométrie à haute fréquence qui leur permet de détecter et de localiser les bâtiments ennemis par détection de signaux. Dans une station terrestre de radiogoniométrie, un opérateur d’expérience peut même estimer la distance de la source. Ainsi, lorsqu’un message radio émis par un U-boot est détecté, le commandant d’escorte peut envoyer un navire d’interception à sa rencontre. Outre son utilisation faite lors de la Bataille de l’Atlantique, la radiogoniométrie fut également utilisée sur terre ce qui explique que la Résistance Française devait communiquer très rapidement en morse puis quitter les lieux avant que les allemands ne détectent les ondes et localisent leur point d’émission.

Le convoi ONS-5

Le convoi quitte le port de Liverpool le 21 avril 1943 avec quarante-deux navires marchands et une escorte de quatre destroyers et quatre vedettes rapides à destination du Canada, voyageant à vide, pour y charger du matériel militaire.

Entre le 28 avril et le 5 mai 1943, il subit les attaques de plus de quarante U-Boote[20]. Karl Dönitz a, au total, dérouté trois meutes de submersibles pour détruire ce convoi. Au quartier général allemand, il mène la bataille en personne. Sentant une possible grande victoire après six semaines de résultats décevants, il presse continuellement ses commandants de submersible de lancer une attaque, chaque fois que l’occasion se présente. La mission semble facile d’autant qu’un vent de force dix cloue les avions alliés au sol mais qui empêche également aux U-Boote de bien se mettre en position de tir. Toute la technologie, les forces armées navales et les renseignements britanniques sont déployés pour sauver l’ONS-5. Les combats font rage, les deux parties ont des pertes importantes. Le matin du 5 mai, le convoi compte treize navires disparus, ce sera un des derniers convois alliés à en subir d’aussi lourdes. Mais l’escorte a anéanti six U-boote et infligé de graves dégâts à sept autres dont certains sombreront avant d’arriver à leur base.

Lorsque, vers le 6 mai, le BdU prend conscience de l’ampleur du désastre, l’opération est immédiatement interrompue. Alors que ça aurait pu être une victoire éclatante pour les Allemands, ce jour se révèle une défaite cuisante. C’est pourquoi, cette attaque est vue comme le moment où l’avantage dans l’Atlantique passe du côté des Alliés et le début d’une période surnommée « Mai noir » dans la Kriegsmarine.

La perte du U-954

Deux semaines après la défaite contre l’ONS-5, le BdU dirige une meute de loups gris attaquer le convoi SC-130, un convoi lent de trente-sept navires protégé par huit unités d’escorte. Cette fois-ci Karl Dönitz envoie vingt-cinq U-Boote. Malgré des attaques répétées durant deux jours, les 19 et 20 mai, pas un seul cargo n’est coulé.

L’escorte envoie trois U-Boote par le fond et en endommage un quatrième. L’un des U-Boote qui sombre corps et bien est le tout nouveau U-954 avec quarante-sept membres d’équipage et dont le 1WO[21] du U-Boot est Peter Dönitz[22].

La fin du Trou Noir [23]

Cette zone centrale de l’Atlantique de 470 000 kilomètres carrés, dénommée Atlantic Gap par les alliés, est avant 1943 un espace maritime jusque-là hors de portée des avions de lutte Anti-Sous-Marine[24]. Dans cette zone, au milieu de l’océan, les U-Boote s’y refugient en attente de convois.

Cette année-là, Winston Churchill obtient du Coastal Command, dirigé par Arthur Travers Harris[25], de faire survoler toute l’Atlantique par des Long Range Aircraft[26], exclusivement employés jusqu’alors pour bombarder et détruire les villes industrielles et de garnison en Allemagne et en France[27]. À cela s’ajoutent les patrouilles de reconnaissance aérienne avec des avions à long rayon d’action comme le bombardier quadrimoteur américain B-24[28].

En mai, les alliés survolent enfin et contrôlent le Trou Noir ou Trou de l’Atlantique. Le dispositif peut également pour la première fois compter sur des porte-avions d’escorte. Ils opèrent avec le dernier-né des destroyers[29], rapides, puissamment armés, et dotés du fameux radar dont la longueur d’onde est inconnue des Allemands. Maintenant, les U-boote ne sont plus en sécurité nulle part.

La fin des résultats du B-Dienst

Ce service d’écoute et de décryptage de la marine allemande intercepte en 1942 environ deux-mille messages anglais par mois et il réussit à déchiffrer le code naval britannique la même année. Il recueil ainsi de nombreuses informations sur la route et la destination des convois, leur composition notamment.

Mais l’Amirauté britannique s’aperçoit que son code est décrypté. Elle en met un nouveau en service en mai 1943. Il restera inaccessible au B-Dienst jusqu’à la fin de la guerre.

La déception des U-Flak [30]

Au cours de l’année 1943, la Bataille de l’Atlantique se fait de plus en plus forte et les pertes des U-Boote dans le Golfe de Gascogne augmentent d’une façon stupéfiante. La Kriegsmarine décide de convertir quatre U-Boote en U-Flak pour les escorter. Pour leur conversion on ajoute une plate-forme devant le kiosque. Elle est équipée d’un canon quadruple de deux centimètres, d’un bouclier blindé pour protéger les servants. Il y a également une autre plateforme à l’arrière du kiosque armée également d’un canon quadruple de deux centimètres.

Opérationnels à partir de juin 1943, Karl Dönitz les envoie patrouiller ; il estimait que l’armement de ces submersibles permettrait de faire face en surface à la menace venue du ciel, mais ce qui ne fut pas le cas. Les U-Flak n’abattront, dans les faits, que deux appareils et en endommageront quelques autres lors de six missions spécifiques. Face à ces maigres résultats, les quatre bâtiments initialement transformés sont de nouveau convertis en submersibles conventionnels alors que la conversion de trois U-flak supplémentaires est abandonnée.

U-boot de type VII transformé en U-flak durant la Bataille de l'Atlantique

U-boot de type VII transformé en U-flak durant la Bataille de l’Atlantique | Noop1958

La baisse et les difficultés du recrutement de la Kriegsmarine

Des difficultés dans la formation des sous-mariniers apparaissent dans les U-Boote-Schule[31]. De moins en moins de volontaires se présentent pour étoffer les futurs équipages, suite aux pertes importantes des mois précédents. De plus, beaucoup d’équipages ne sont toujours pas de retour. Par ailleurs, la moyenne d’âge des commandants de U-boote et de leurs équipages connurent une baisse considérable du fait des très nombreuses pertes humaines.

L’armistice de Cassibile

Le 3 septembre 1943, est conclu secrètement entre le gouvernement du royaume d’Italie du maréchal Badoglio et les forces alliées commandées par le général Eisenhower, à la suite du débarquement allié en Sicile et de la chute de Mussolini et du régime fasciste. Il porte le nom de Cassibile, village proche de Syracuse en Sicile. Karl Dönitz ne peut plus compter sur les équipages italiens et sur leur rôle d’éclaireurs qui leurs avait été dévolu par le Großadmiral. Après l’armistice italien, les Allemands ne récupèrent que cinq submersibles italiens.

La perte du S-141 au cours de la Bataille de l’Atlantique

Début mai 1944, Klaus Dönitz[32] rend visite à un de ses camarades l’Oberleutnant zur See Walter Sobottka qui commande le S-141[33], lui propose alors de se joindre à l’équipage en tant qu’invité. Avec trois autres bateaux, le S-141 prend la direction de l’île de Wight[34] où de nombreuses activités marines ont été signalées ces derniers jours, le D-Day est en plein préparatif. Le 12 ou le 13 mai 1944, il est repéré par La Combattante[35] qui fait feu. Le S-141, touché, sombre avec ses six hommes d’équipage. Karl Dönitz vient de perdre son second fils.

[1] 32ème président des États-Unis, en fonction de 1933 et jusqu’à sa mort le 12 avril 1945.

[2] Document regroupant une série de principes devant servir au maintien de la paix et de la sécurité internationale.

[3] Terme de maritime utilisé comme unité de longueur mesurant approximativement 200 mètres.

     3 à 4 encablures ≈ de 600 à 800 mètres.

[4] Ville portuaire d’Allemagne sur la mer baltique.

[5] Ville portuaire du land de Basse-Saxe en Allemagne.

[6] Plus de 800 kilomètres.

[7] Nom de code donné au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord (Maroc et Algérie).

[8] Les moments ou les jours heureux.

[9] Le siège de l’Angleterre.

[10] Surnom des U-Boote.

[11] Selon ses « Mémoires », début 1936 Erich Raeder monta à bord du croiseur léger SMS (Seine Majestät Schiff – navire de sa majesté)  Emden (navire de formation) ou Dönitz était Fregattenkapitän (capitaine de frégate) et lui apprit la surprenante nouvelle de sa nomination au commandement des submersibles.

[12] Autour de 35 kilomètres.

[13] Befehlshaber der Unterseeboote : titre du commandant suprême de la U-Bootwaffe (Karl Dönitz jusqu’en 1943), mais le nom désigne aussi le Quartier-Général du commandement des submersibles.

[14] Canon de 88 millimètres ou de 105 millimètres. Pouvaient tirer entre 15 et 18 coups à la minute, ces canons étaient servis par un équipage de 3 à 5 hommes, commandé par le deuxième officier de veille (2WO).

[15] Représentant jusqu’à 70% des besoins en ravitaillement.

[16] Oberbefehlshaber der Marine.

[17] Chasseurs tueurs.

[18] Acronyme de « Anti-Submarine Detection Investigation Committee », c’est l’ancêtre du sonar moderne alors seulement capable de détection dans des conditions optimales, il n’a une portée que de 2 500 à 3 000 mètres de détection d’une cible imergée.

[19] 356 soit 55% et seulement 170 U-Boote restent vraiment opérationnel pour 1944.

[20] La plus forte concentration de U-Boote de toute la guerre.

[21] Premier officier de quart.

[22] Fils cadet de Karl Dönitz âgé de 19 ans.

[23] Atlantic Gap pour les alliés.

[24] Ou lutte ASM.

[25] Surnommé Bomber Harris (Harris le bombardier) ou Butcher Harris (Harris le boucher) par ses subordonnés.

[26] LRA : bombardiers quadrimoteurs à long rayon d’action. La décision est prise lors de la conférence de Casablanca (du 14 au 24 janvier 1943) par Franklin-Delano Roosevelt de porter à 255 le nombre d’avions.

[27] Hambourg (45 000 morts) et Dresde (25 000 morts), Rostock (8 nuits d’affilées), Pforzheim (sans importance militaire), Lübeck, Cologne, la Ruhr, Berlin, Nuremberg, Fribourg, Wiesel, Mayence, Wurtzbourg, Potsdam, 3 navires hôpitaux, Morlaix, Lannion, Saint Brieuc, Saint Malo, Rennes, Vannes, Nantes, Brest, Lorient, Saint Nazaire, Evreux, Le Havre, Caen, Rouen Royan et Angers, etc. et de destructions de cibles telle-que le cuirassé Tirpitz. Le bombardement massif des villes d’Allemagne devait démoraliser le peuple allemand qui renverestit Hitler.

[28] Libérateur avec plus de 2 000 km de rayon d’action.

[29] De la classe Sumner.

[30] Unterseebootflugzeugfalle.

[31] Ecole sous-marine.

[32] Second fils du Großadmiral qui suite à un accident de moto en 1939, nécessitant une opération crânienne, est donc devenu inapte à être incorporé la U-bootwaffe. Après de la disparition du U-954 avec son frère, il n’aura plus le droit d’opérer sur le front. Toujours à la Kriegsmarine il commence alors des études de médecine. A partir de 1942 Il travaille dans un État-major basé à terre.

[33] Schnellboot : vedettes rapides lance-torpilles opérant sur les théâtres d’opérations de la mer du Nord, de la Manche, de la zone située sur la côte ouest de Grande-Bretagne, dans l’océan Arctique, dans la mer Baltique et en Méditerranée. Propulsion : 2 moteurs Diesel Daimler-Benz, vingt cylindres, avec une puissance de 7 500 chevaux avec une vitesse de pointe de 43,8 nœuds (81,1 km/h). Ils embarquent des mitrailleuses de 20 millimètres et 4 torpilles. Du fait de leur petite taille et de leur vulnérabilité, ces bateaux misent fortement sur leur furtivité et presque exclusivement de nuit.

[34] Île du Royaume-Unis dans la Manche,

[35] Torpilleur des Forces navales françaises libres.

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