Le Surcouf
Par Alain BENOIST, administrateur, & Guillaume BERTIN, secrétaire général de l’association du Mémorial des bunkers de Pignerolle.

Le Surcouf | Peintre inconnu
Missions
Après l’année 1931 consacrée à des essais de plongé et la première partie de l’année 1932 dédiée à une sortie vers les colonies françaises, le Surcouf est admis au service actif le 31 décembre 1932 à CHERBOURG ; il intègre la 1ère flottille de sous-marins.
En carénage à BREST lors de l’invasion allemande en 1940, le Surcouf se réfugie à PLYMOUTH (Angleterre) sur ses seuls moteurs électriques et en surface, de nombreux éléments du bâtiment ayant été débarqués.
Toutefois, le 3 juillet 1940, les bâtiments français réfugiés en Angleterre sont saisis par les Britanniques, lors de l’opération « Catapult », opération ordonnée par Wiston Churchill & l’Amiral Dudley Pound qui visaient à capturer et neutraliser les navires de la Marine française avant qu’ils ne soient capturés par l’occupant allemand.
Le 27 juillet 1940, le Surcouf est transféré aux Forces Navales Françaises Libre (FNFL) qui le réarment afin de pouvoir faire des escortes de convois en Atlantique.
Dans la nuit du 24 décembre 1941, il participe à l’opération de ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France Libre.
Ses missions, au sein des FNFL, sont d’assurer le contact avec les colonies, chercher et détruire les flottes ennemies en collaboration avec les escadres dans l’Atlantique Nord, sur les côtes Africaines ou aux Antilles et de mener une guerre de course contre les convois ennemis.
Après négociation avec les britanniques, il est décidé que le Surcouf soit envoyé vers Tahiti pour protéger les îles. Le 1942 à 15 heures, le Surcouf appareille pour Tahiti via le canal de Panama, sans parvenir à destination.
Fin de carrière
La disparition corps et biens du Surcouf est empreinte d’un certain mystère.
Naviguant en surface recharger ses batteries d’accumulateurs tous feux éteints pour ne pas être repéré, dans la nuit du 18 février 1942, la version officielle américaine rapporte qu’un cargo américain, le Thomson-Lykes, l’a abordé accidentellement en mer des Caraïbes à 75 miles du Canal de Panama.
Un rapport français indique quant à lui que la disparition du Surcouf serait liée à une tragique méprise. Dans la nuit du 18 au 19 février 1942, un hydravion américain PBY Catalina, en mission de patrouille anti-sous-marine, l’aurait attaqué en le prenant pour un grand sous-marin allemand ou japonais.
Cette dernière version est corroborée par plusieurs autres éléments : les matelots du Thomson-Lykes témoignèrent avoir vu un sous-marin plus petit que le Surcouf & les dégâts sur la coque du cargo ne correspondaient pas à des dégâts qu’aurait pu faire un sous-marin de la taille du Surcouf.
Des 130 marins (dont 4 britanniques) qui sont à bord, il n’y a aucun survivant.
Fiche technique
| Type de bâtiment | Croiseur sous-marin (du fait de son armement & de sa taille) |
|---|---|
| Mise en service | Quille posée le 1er juillet 1927 Lancement le 18 novembre 1929 Armement définitif le 16 avril 1934 |
| Longueur/ Maître-bau | 110 mètres/9 mètres |
| Propulsion | En surface, 2 moteurs Diesel de 7 600 CV En plongée, 2 moteurs électriques de 3 400 CV 2 hélices |
| Vitesse maximale | En surface, 19 nœuds (~ 35 kilomètres/heure) En plongée, 9 nœuds (~ 17 kilomètres/heure) |
| Profondeur maximale de plongée | 80 mètres (possibilité de rester 48 heures en plongée) |
| Rayon d’action | 10 000 nautiques (18 520 kilomètres) à 10 nœuds (~ 18,5 kilomètres/heures) soit 90 jours d’autonomie |
| Armement | 2 tourelles de 203 millimètres (calibre identique à celui de l’artillerie d’un croiseur lourd) ; 2 canons de 37 millimètres anti aériens semi-automatiques ; 4 mitrailleuses de 8 millimètres ; 12 lance-torpilles de 550 millimètres ; |
| Aviation embarquée | 1 hydravion Besson MB-411 de reconnaissance (rangé dans un hangar cylindrique étanche situé derrière le kiosque). |
| Equipage | 126 sous-mariniers |
| Chantier naval | Arsenal de CHERBOURG |
Personnalité célèbre
- Le sous-marin a été nommé en hommage et en mémoire du corsaire Robert Surcouf (1773-1827).
- Léon Gautier (1922-2023), Compagnon de la Libération fut volontaire à bord du sous-marin Le Surcouf et servit sur le bâtiment en 1941 avant d’intégrer en 1943 un des commandos de Philippe Kieffer et de devenir membre des Commandos Kieffer (n°4).
Sources
- Guierre, M. (1952). L’épopée du Surcouf et le commandant Louis Blaison. Bellenand.
- Huan, C. (2011). Le croiseur sous-marin “Surcouf” : 1926-1942 (2e éd). Marines éd.
- Monaque, R. (2016). Une histoire de la marine de guerre française. Perrin.
- Pasquelot, M. (1981). Les sous-marins de la France libre 1939-1945. Presses de la cité.
- Roche, J.-M. (2005). Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours. J.-M. Roche.
- Vergé-Franceschi, M., Kessler, J., & Acerra, M. (2002). Dictionnaire d’histoire maritime. R. Laffont.

Travail labélisé
