Le Richelieu

Par Alain BENOIST, administrateur, et Guillaume BERTIN, secrétaire général de l’association du Mémorial des bunkers de Pignerolle

Le Richelieu, cuirassé de la Marine Nationale (1939-1969)

Parcours et faits d’arme

Le 14 juin 1940, alors que BREST est bombardée par la Luftwaffe et bien qu’il pas tout à fait achevé (90%), il fuit le port pour rejoindre DAKAR afin d’éviter la capture par les Allemands. La volonté pour la Marine est de poursuivre les combats aux côtés de la Royal Navy.
A DAKAR en septembre 1940, il est impliqué du côté des autorités de VICHY face à la Royal Navy et la Royal Australian Navy. Il touche le HMS Barham, tout en résistant à plusieurs attaques aériennes. Ce sera une victoire tactique pour VICHY.
Après les débarquements alliés en Afrique du Nord, le Richelieu les rejoint en décembre 1942.
Il est conduit vers les États-Unis en août 1943 où il est remis en état et modernisé aux Brooklyn Navy Yard.
Le Richelieu opère dans l’Océan Indien en 1944 et 1945, sous commandement britannique, contre les Japonais.
Le Richelieu est l’unique cuirassé français à combattre le Japon en participant aux bombardements de SABANG (Sumatra) le 11 avril 1945 et SURABAYA (île de Java) le 17 mai 1944 et à la campagne de Birmanie (1942-1945).
Lord MOUNTBATTEN, accompagné du Général LECLERC et du Capitaine de Vaisseau MERVEILLEUX DU VIGNAUX, commandant du Richelieu, reçoit la capitulation japonaise.
Fin septembre 1945, il fait route vers l’Indochine encore occupée par les Japonais, puis pilonne en novembre et décembre les lignes ennemies Viêt Minh à NHA TRANG (ville balnéaire du sud du Vietnam).

Fin de carrière

Présent à SINGAPOUR (Malaisie) lors de la reddition japonaise en septembre 1945, il sert comme navire amiral jusqu’en 1956.
En août 1959, il est mis en réserve, désarmé en 1967 puis démoli à LA SPEZIA (Italie) en 1968 et 1969.
Un canon de 380 millimètres provenant de l’une des deux tourelles quadruples du Richelieu est exposé à l’Ecole navale de BREST (d’autres pièces se trouve à l’Arsenal de BREST et sous le Pont de Recouvrance).

Vous avez dit Richelieu ?

Ce cuirassé est dénommé Richelieu en mémoire du Cardinal Armand Jean du Plessis de Richelieu, Premier ministre de Louis XIII (1624-1642), créateur de la flotte royale, d’une Marine d’Etat, unifiée et permanente ainsi que d’une flotte de guerre spécifique. Développant des infrastructures sur pratiquement tout le littoral du Royaume (travails importants dans les ports et création des chantiers navals de INDRET (44) et LA ROCHE-BERNARD (56)), il ordonne la construction de plusieurs bâtiments (18 en 1626 puis 8 autres l’année suivante). En 1637, la flotte s’élève à une quarantaine de vaisseaux auxquels il demande l’adjonction de galères pour combattre en Méditerranée.

A noter

Le Richelieu est le cuirassé français emblématique de la Seconde Guerre mondiale étant le plus puissant jamais construit par la Marine Nationale avant l’ère nucléaire.

Fiche technique

Type de navire	Cuirassé (Classe Richelieu)
Mise en service	Quille posée le 22 octobre 1935 Lancement 17 janvier 1939 Armé 18 juin 1940/10 octobre 1943
Dimensions (longueur/largeur)	247,85/33,5 mètres
Propulsion	4 turbines Parsons pour un total de 155 000 chevaux ; 4 hélices
Vitesse maximale	32 nœuds (59 kilomètres/heure)
Autonomie	10 400 milles (19 261 kilomètres) à 19 nœuds (35 kilomètres/heure).
Armement, blindage et protection	Avant 1943 Artillerie principale : 2 tourelles de 4 canons de 380 millimètres à l’avant avec une portée de 34 800 mètres. Artillerie secondaire : 3 tourelles de 3 canons de 152 millimètres à l’arrière. Artillerie anti-aérienne : 6 tourelles de 2 canons anti-aériens de 100 millimètres latérales ; 12 canons de 100 millimètres ; 32 mitrailleuses de 13,2 millimètres. 4 hydravions, des « Loire 130 ». Après 1943 Artillerie principale & secondaire : idem Artillerie anti-aérienne, ajout à l’existant : 56 canons anti-aérien de 40 millimètres en lieu et place des catapultes et des hangars aéronautiques 50 canons anti-aériens de 20 millimètres En novembre 1943 A Scapa Flow (Ecosse), il est équipé d’un radar de type 284 pour son artillerie principale et de type 291 de veille aérienne. Blindage Ceinture cuirassée de 300 millimètres (3,38 mètres au-dessus de la ligne de flottaison à 2,38 mètres en dessous) Protection anti-torpilles succession de cloisons blindées longitudinales d’une épaisseur qui varie de 16 millimètres à 50 millimètres et de compartiments vides, remplis d’ébonite mousse ou servant de réservoirs à carburant.
Equipage	70 officiers et 1 600 hommes d’équipage
Chantier naval	Arsenal de BREST

Tape de bouche du Le Richelieu

Sources

P. (2013). Le cuirassé Richelieuin Naval Monographies n°1, Lela Presse.
R. (2001). Le cuirassé « Richelieu » 1935-1968, Rennes, Marine Éditions.
C. (2000). Histoire de la Marine. Tome II, De la vapeur à l’atome.
A-A. (1967). Les Derniers Cuirassés, Paris, Éditions France-Empire.
Prézelin. B. (2008). Flottes de combat : 2008, Rennes, Éditions Maritimes et d’Outre-Mer.
Film 16 mins. Richelieu cuirassé citadelle flottante– Une production de M. Moreau, réalisé avec le concours de la Marine Nationale, Marcel Nadot directeur de production.

Travail labélisé